Thursday, December 15, 2011

Un grand bâtiment colonial de l'ouest de l'île détruit


Si le patrimoine bâti de l'île a été réduit quasiment à néant au cours des dernières décennies, ce constat est encore plus vrai dans la partie ouest de Maurice, particulièrement pauvre en architecture ancienne.

Et pourtant, en septembre 2011, l’administration mauricienne n’a pas hésité à faire démolir le vieux bâtiment colonial qui abritait la police de Bambous, sur la route de la Rivière Noire.

Il s'agissait d'un grand bâtiment en pierres de taille (moellons) sur deux niveaux, sous comble de bardeaux noirs à la française, avec huit fenêtres et portes fenêtres en façade et  une varangue soutenue par 5 poteaux de bois au rez-de-chaussée. Un bâtiment de cette importance se voyait rarement dans l’ouest rural jusqu'à une époque pas si lointaine.



 

L’architecture était typique du XVIIIème siècle français dans les Mascareignes : le poste de police de Bambous aurait pu avoir été construit  à Port Louis, St Denis, St Paul ou encore St Pierre à la Réunion. Toutefois, la date de construction demande à être vérifiée. Seule certitude, cette date-ci: 10 septembre 2011, celle de la destruction du bâtiment « made in » Caterpillar.

Pourtant,  non seulement le bâtiment était construit en pierres de taille (impossible d’invoquer l’argument au demeurant peu convaincant de la fragilité du bois), mais en plus le grand terrain plat à l’arrière du bâtiment permettait aisément la construction d’une grande annexe neuve.


2011…

Les décideurs de ce pays ont voulu cette bêtise.

Bientôt six heures du soir, Le soleil est déjà couché. Une faible lumière éclaire encore le gros tas de pierre et de chaux qu'est devenu le bâtiment. Ca et là émergent de longues pierres taillées à la main, il y a des années, il y a des siècles. Ici un entablement de porte ou de fenêtre, la un bout de perron... Les vieilles portes-fenêtres ont fini à la décharge.

Les lourdes barres en fer qui ont protégé l’immeuble de dizaines de cyclones n'ont pas suffit contre l’armée de bulldozers des Mauriciens du XXIème siècle.

 




Prochain sur la liste : l’école attenante...

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