Monday, July 18, 2011

Mort d'une maison coloniale

Béthanie juste après la vente de la propriété, en 2003

Béthanie était une des belles propriétés coloniales de Beau Bassin. La maison principale fut construite autour de 1850. Le parc comportait de nombreux intendances (ficus microcarpa), majestueux arbres au port de parasol, sans doute plantés au moment de la construction de la maison. A droite de la varangue avant, un grand bassin rond en pierre sous les frondaisons. Au fond a droite, les jolies dépendances en bois sous tôle, toutes blanches, le long d’une courette pavée.




Etat des dégradations après la vente de la maison:
vol ou effondrement de la ballustrade par manque d'entretien,
peinture ecaillée, jardin mal entretenu

Comme presque toutes les maisons coloniales mauriciennes du XIXe siècle, Béthanie comportait un corps de bâtiment central en bois sous comble de bardeaux, ouvrant sur une varangue sur plusieurs côtés. Au centre de la varangue avant, un porche soutenu par des colonnettes octogonales à chapitaux toscan signalait le perron en pierre, dont chaque marche se terminait par un bec recourbé. Orientée à l’est, une varangue vitrée encadrée de deux tourelles donnait sur un jardin en espalier. On accédait à chaque degré par des perrons en pierre de taille. Les varangues bordées de moellons en pierre de taille etait carrelées de tomettes en terre cuite importées d'Aubagne, dans le sud de la France, réalisees en 1850.




La maison après plusieurs années d'abandon, jsute avant la démolition

Vers l’an 2000, la campagne fut vendue à un riche homme d’affaire mauricien. Entre la beauté du lieu et les roupies sonnantes et trébuchantes, le choix était vite fait : il fallait détruire plutôt que préserver. Dans l’indifférence générale, le sort de Béthanie était scellé.


Charpente d'une des tourelles

Démolisseur à l'oeuvre: destruction de la varangue nord, 2009.

La charpente en train d'etre détruite

La maison âgée de près de 160 ans fut démolie en 2009, le jardin est en train d’être morcelé. Les premiers lots vendus sont déjà recouverts d’une marée de béton haute de plusieurs étages. Les intendances gigantesques sont abattus les uns après les autres.

Voila en quelques étapes la mort d’une maison coloniale.




1 comment:

  1. Triste de lire cela...J'ai appris à connaître l'île Maurice à partir du livre " Le Bal du Dodo" , Un superbe voyage littéraire dans les tréfonds de l'île..Evidemment, ce livre date de 1989 et depuis, apparemment, bcp de choses ont changé...Quel dommage de détruire des bâtiments qui ont une histoire..Pq toujours une telle avidité de construire partout et à n'importe quel prix..-(((

    ReplyDelete