Thursday, January 19, 2012

A Calodyne, les pêcheurs ne veulent pas qu’on bouleverse le lagon

Conflit ouvert entre les pêcheurs de Calodyne (nord-est de Maurice) et la direction du futur hôtel Les Créolias : la construction de cet hôtel comprend en effet d’importants travaux dits de  « réhabilitation » du lagon.

Les travaux consistent à évacuer la vase et le sable du site afin de baisser le niveau du lagon d'un mètre. Le sable elevé du lagon servira à créer une plage artificielle et à redessiner le lagon, créant ainsi de nouveaux courants. Les pêcheurs (et eux seulement) dénoncent ces travaux qui menacent l’écosystème.

L'extractio de sable du lagon est interdite par la loi à Maurice. Pourtant c'est exactement ce qui se passe ici.


Le président de l’Association des Pêcheurs de l’île Maurice estime que le Ministère de l’Environnement n’aurait pas dû accorder d’Environment Impact Assessment (EIA) au promoteur : le permis EIA  doit en théorie garantir que les travaux n’auront aucun impact sur l’environnement, ce qui n’est pas le cas ici.

Les promoteurs de l’hôtel, eux, se retranchent derrière ce permis EIA, obtenu du Ministère de l’Environnement, qui leur donne le droit de faire des travaux  sur terre et dans la mer. 

Les promoteurs des Créolias ont consigné une déposition à la police concernant la présence des pêcheurs sur le site, tandis que ces derniers travaillent en ce moment avec des juristes afin de voir comment s’opposer à ces travaux.


Les Créolias :
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Terrain à bail obtenu du gouvernement mauricien en mars 2011 : 15 arpents comprenant un front de mer de 250 mètres et deux îlots
Coût de construction : EURO35 millions
Nombre de chambres : 215
Ouverture prévue, septembre 2013




A Maurice, les projets d’hôtels et résidences pour étrangers sont de plus en plus nombreux. Ils comprennent de plus en plus souvent de gigantesques  travaux redessinant la cote de l’île. Par endroit, elle méconnaissable.

Les pêcheurs font partie des rares opposants à cette situation, même s’ils recherchent parfois simplement une compensation financière. En somme, pas grand monde fait pas grand-chose pour que cela change, et  des milliers de villas, appartements et hôtels seront construits sur l’île dans le moyen terme.

Comme il ne reste quasiment plus de plages disponibles à Maurice, ou bien on fait en sorte de déloger les occupants mauriciens actuels de la cote (taxes immobilières prohibitives), ou bien on crée des plages artificielles sur les emplacements encore inoccupés, phénomène qui se généralise.

Maurice n’est plus un pays qu’on doit aimer, servir et protéger. Maurice est un moyen - de se faire de l’argent.


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